" Soyez Passants " - Evangile selon Saint Thomas

Bienvenue ô Passant ! Ce site est né d'une initiative personnelle. Son fondateur n'endosse de responsabilité que de lui-même.


7/29/2008

Un outil pour nos réunions

J'ai trouvé sur le site officiel des Overeaters Anonymous(Outremangeurs Anonymes) ici un excellent outil destiné aux membres de la fraternité des Outremangeurs Anonymes pour évaluer la santé de leur réunion. Aucune question n'y est spécifique aux Outremangeurs donc il peut être utilisé pour toute réunion des Anonymes.

Je vous soumets pour appréciation un extrait significatif (traduction personnelle) :
"
Checklist pour évaluer la santé d'une réunion :
...
1. La réunion démarre-telle et finit elle à l'heure ?

2. Tous les participants, y compris les nouveaux, sont-ils salués et accueillis de telle façon à se sentir les bienvenus ?
3. La réunion se concentre t'elle sur le rétablissement en OA ... par l'utilisation des 12 étapes et des 12 traditions ?
4. Donnons-nous notre propre expérence, force et espoir en partageant la solution que nous avons trouvée ?
5. Le groupe contribue t'il financiérement aux OA à tous les niveaux de service comme le suggère la 7éme tradition ? (NDLR : les niveaux de service comprennent les niveaux local/régional, national et international des fraternités anonymes en général)
6. Y a t'il des parrains identifiés dans la réunion ?

7. Le groupe pratique t'il l'anonymat, en demandant à ses membres de ne pas répéter ce qui est entendu en réunion ou qui y participe ?
8. Le groupe suit-il un format de réunion determiné ?
9. La littérature disponible est-elle celle approuvée par la conférence générales OA ?
10. Le groupe tient-il régulièrement des consciences de groupe ?
11. Tous les services sont-ils assurés ? Existe-il une rotation des serviteurs ?
12. La réunion est-elle sufisamment connue tant au niveau des OA qu'au niveau du public... ?
13. Les membres découragent-ils les tentatives de bavardages, interventions non sillicitées et conseils donnés pendant la réunion ?
"
Si vous n'avez jamais fréquenté les fraternités anonymes , le texte ci-dessus doit vous paraître abscons et limite effrayant. C'est bien normal : nous, dans les fraternités anonymes avons développé un quasi-jargon qu'il serait long et difficile d'expliquer ici.

Par contre, si vous êtes effectivement un alcoolique, dépendant, co-dép' ... anonyme que vous allez en réunion et que des parties de ce texte vous paraissent abscons alors je vous incite sérieusement à (vous) poser des questions :>

Pour moi et selon mon expérience cette liste de suggestions reflète bien la santé d'un groupe d'Anonymes. De la santé et de la force du groupe dépend le rétablissement et le bien-être de ses membres, surtout les nouveaux qui n'ont aucune idée à quoi cela ressemble que de s'"en" sortir , de vivre émotionnellement un jour à la fois, de vivre serein malgré ses problèmes irrésolus, d'être aujourd'hui si différent/si mieux que je n'étais à mon arrivée dans les salles.

Cela vaut le coup de faire cette auto-évalution dans son groupe. Et aussi seul en se demandant ce que moi je peux contribuer pour mon groupe et pour tous ceux qui souffrent encore ....

Et infine à moi-même.

N'hesitez pas à revenir nous en parler ici,

Un PasSant AnonYme

7/28/2008

Nos secrets nous hantent

Les secrets et l'intimité« Nous avions peur qu'en nous montrant tels que nous étions, nous serions rejetés.»
Texte de base, p.40
Extrait de la pensée du jour du livre Juste pour Aujourd'hui des Narcotiques Anonymes
"
... l'éventualité d'une telle intimité nous procure plus de peur que presque toute autre situation dans la vie.Si nous examinons ce qui nous fait peur, nous nous apercevrons ordinairement que nous essayons de dissimuler un aspect de notre personnalité, qui nous fait honte ou que nous sommes incapables de nous admettre à nous-mêmes. Nous ne voulons pas que les autres soient au courant de nos insécurités, de notre souffrance ou de nos carences ; c'est pourquoi nous refusons tout simplement de les laisser voir. Nous nous imaginons peut-être qu'elles cesseront d'exister si personne ne les connaît.C'est là que nos relations s'arrêtent.... Pour préserver l'intimité dans une relation, il est essentiel de reconnaître nos imperfections et de les accepter. La forteresse du déni, érigée pour que ces imperfections restent cachées, s'effondrera alors et nous permettra de construire des relations avec les autres....
"

La honte reste pour moi l'une de ces émotions(?) qui ressurgissent certainement la plus tenace, difficile, désagréable. Je l'ai ressentie dernièrement au réveil d'un rêve très imagé et que je ne peux raconter ici. Par contre, un rêve du même calibre est celui que j'appelle celui du Roi Nu : moi, nu au milieu d'une rue; la foule autour de moi , sans d'ailleurs qu'elle me prête attention. Le réveil est comme toujours un peu torve. J'aimerai retourner dans l'univers du rêve y extirper cette honte, les raisons de cette honte, la racine de cette honte. De guerre lasse, je me réveille.

Alors, le lien avec nos 12 étapes me direz-vous ? La pensée du jour des Narcotiques Anonymes en parle : Nous sommes aussi malades que nos secrets. Tout ce qui est caché par honte renforce la dépendance. La honte de soi et le besoin que nous avons de la combattre est peut-être à la racine de toute dépendance.

Comment s'y attaquer avec les outils du programme ? Longtemps j'en ai entendu parler à partir de la 4é / 5é étape . Et puis j'ai réalisé que cette honte n'est pas vraiment une émotion, comme la colère, la peur, la tristesse... C'est un parasite qui ronge l'âme. Qui remet en cuase mon fondement même, mon existence. Qui suis-je pour avoir honte de moi ? Je suis un dépendant... en marche depuis que j'ai reconnu ma dépendance en 1ére étape.

C'est dès la 1ére étape qu'il faut s'y atteler. Mais Dieu que c'est long d'en venir à bout....

Un pasSant anoNYme

7/22/2008

Comme une spirale


Extrait de la pensée du jour du 12 Septembre - livre Aujourd'hui Seulement des Emotifs Anonymes

"
Dans le processus d'apprentissage et de croissance, je me trouve souvent face à quelque chose que je pensais avoir déjà réglé. Dans ces moments-là, je me rejette parce que j'en suis encore là. Et je pense : « Je ne devrais plus vivre ça de nouveau». Maintenant, j'acquiers l'humilité qui me permet de comprendre que le Programme m'offre des niveaux de plus en plus élevés de guérison. Je n'ai qu'à vouloir relever avec honnêteté les défis auxquels je fais face pour que la guérison et la croissance continuent.
"
Combien de fois ai-je l'impression de revivre les mêmes situations désagréables créées par les mêmes comportements incontrôlés de ma part ? Parfois, je me demande quand est-ce que j'aurai compris, pleinement integré ces leçons apprises.

Mais c'est comme si je descendais la spirale ou un escalier en colimaçon : je revois le même décor mais dans une perspective légèrement différente à chaque tour. Car à chaque tour quelque chose a changé maintenant. J'acquiers l'humilité de savoir qui je suis et de connaître mes limitations. Aussi à chaque tour, je perçois que quelque chose a changé.

Et à chaque tour je remets mes défauts de caractère : humblement et honnêtement.

Un pasSant anonYme

7/18/2008

Combien cela vaut-il ?

Septième Tradition : Tous les groupes devraient subvenir entièrement à leurs besoins et refuser les contributions de l'extérieur.

1. Honnêtement, est-ce que je fais tout ce que je peux pour aider AA... à continuer de s'autofinancer ? Est-ce que je pourrais contribuer un peu plus pour le nouveau qui n'a peut-être pas encore les moyens de contribuer ? Étais-je bien généreux quand je prenais un coup dans un bar ?

2. La Vigne( traduction de The Grapevine, le journal des AA) devrait-elle vendre des espaces publicitaires à des éditeurs et à des compagnies pharmaceutiques, de manière à faire beaucoup de profit et à devenir un plus gros magazine, tout en couleur, et à un prix par numéro moins élevé ?

3. Si, une année, le BSG (le Bureau des services généraux) manque de fonds, pourrait-on permettre que le gouvernement subventionne les groupes des AA dans les hôpitaux et les prisons ?

4. Est-il plus important d'amasser une grosse collecte AA auprès d'un petit nombre de personnes ou une plus petite collecte à laquelle participent plus de membres ?

5. Le rapport du trésorier d'un groupe est-il sans importance dans les affaires d'AA ? Qu'en pense le trésorier ?

6. Quelle importance a, dans mon rétablissement, le sentiment d'avoir le respect de moi-même, plutôt que d'être constamment en dette pour la charité reçue ?

Ces questions sont tirées d'une checklist editée dans le Grapevine, le mensuel des Alcooliques Anonymes aux Etats-Unis. Elles peuvent être utilisées par les membres des Alcooliques Anonymes pour faire le point sur leur pratique des Traditions dans les groupes.... mais aussi au niveau individuel.

Par extension, elles m'interrogent aussi sur ma pratique personnelle des principes qui sous-tendent les traditions, ici l'indépendance ou l'autosuffisance financière.

Cette tradition rappelle que tous les groupes anonymes fonctionnent sur le plan financier uniquement grâce aux dons librement consentis de leurs membres et en toute anonymat.

Cet argent récolté est géré par un trésorier qui doit rendre ses comptes à ceux qu'il sert, ie tous les membres du groupe. Les décisons financières sont ensuite prises par l'ensemeble des membres du groupe à égalité. Personne n'a plus de voix que le voisin, et même la personne qui franchit la porte pour la première fois a une voix qui compte autant que le vieux routier. Joli, non ?

Alors à quoi je pense quand je mets ma contribuition dans le chapeau en fin de réunion ?

Je pense à tout l'argent que j'ai jeté par la fenêtre dans l'exercice actif de mon addiction. Je pense que je le dois en solidarité de tous ceux qui en ont besoin mais ne peuvent encore contribuer... aussi à tous ceux qui étaient là pour m'accueillir.

Les questions de la checklist nous interrogent sur notre résponsabilité financière envers nos groupes mais aussi envers nous mêmes et notre rétablissement. Et nous incitent à mettre un peu plus que nous ne le faisons - inutile par contre d'aller braquer la caisse à la fin d'une réunion anonyme car la récolte est plutôt "régime" , si vous voyez ce que je veux dire.

L'argent que je mets c'est le prix de la gratitude finalement,

Et pour vous qu'est ce que cela vaut ?

uN pAsSaNT anoNYMe

7/12/2008

Inventaire du problème


Extrait de la Pensée du Jour du 3 Juillet - "Aujourd'hui seulement" des Emotifs Anonymes

Qu'est-ce qui provoque une rechute émotive? Comment et pourquoi cela arrive-t-il?

Je suis la seule personne qui peut répondre à ces questions. Cela m'aide si j'écris les noms de personnes, d'endroits, de choses ou d'événements que j'associe à des états de mauvaise humeur ou de souffrance. Les 'cordes sensibles' ou les pensées qui précèdent ou se manifestent durant de telles périodes peuvent me donner un indice de ce que ma Puissance supérieure veut que je fasse.

À quelle Étape en suis-je ?
À quand remonte ma dernière réunion,
... mon dernier appel à l'aide et
... ma plus récente lecture d'un bon document du Programme ?
Dans mon journal et mes écrits, ai-je noté ces choses qui m'ont sorti de mon attitude négative ?
Qu'est-ce qui a fonctionné pour moi alors ?

Parfois, une simple chose vient à mon esprit, un outil qui nous est donné dans le Programme comme 'CLÉS' (les quatre éléments qui suscitent fréquemment des attitudes négatives : Colère, Lassitude, Envie et Solitude).

Il n'est pas nécessaire d'avoir toujours un traité de l'inventaire pour en faire un. Cette pensée condense une série d'outils simples qui me permettent de faire mon inventaire si je me retrouve en situation de rechute. Il me suffit de répondre à ces simples questions pour trouver des pistes ou du moins pour me remettre à penser autrement. Car il s'agit bien de cela : ce sont mes pensées qui contribuent le plus à mes rechutes émotives.

Etre émotif, c'est être impuissant devant mes émotions, pas devant mes pensées et mes actes. Les habitudes prises depuis des décennies m'empêchent parfois de penser ma vie et mes actes autrement ou tout simplement de penser tout court.
Comment relancer ma pensée dans autre chose que les ruminations, le défaitime, la peur et l'apitoiement ? Il n'y a pas de réponse dans cette pensée, mais des questions qui me pemettent de les trouver.

Cela vous semble simpliste ?

Essayez, cela marche.

UN PASsant ANONYME

7/09/2008

Comment faire la différence

... entre une personne "normale" et un dépendant ?

Quand une personne normale se retrouve en panne de voiture sur le bord de l'autoroute elle appelle la dépanneuse.

Quand un dépendant se retrouve dans la même situation, il appelle "Suicide Ecoute".

J'suis en verve en ce moment : cela doit être du à l'overdose de soleil,

Portez vous bien,

un passant anonyme

7/08/2008

5 règles simples

... pour être heureux :

1. Libérer son coeur de la haine
2. Liberer son esprit des soucis

3. Vivre simplement

4. Donner plus

5. Attendre moins

(Auteur inconnu)

Prenez soin de vous,

Un PassAnt anonYme

7/07/2008

Quand intervenir ?

Il arrive que des proches, amis, famille décident de venir en aide au dépendant/malade afin de le sortir du déni de sa situation et décident de faire une intervention forte destinée à leui faire ouvrir les yeux. Cela prend souvent la forme d'une confrontation forcée. J'ai moi-même fait ce genre de choses, en vain d'ailleurs, sans en être fier.

Depuis j'ai pu revenir sur cette position qui n'était pas juste et réparer ce qui pouvait l'être. En effet, cette position se résumait à vouloir faire le bien de l'autre contre lui-même afin que je puisse retourner dormir dans ma sécurité personnelle et dans un monde tranquille. Peu importe que quelqu'un d'autre ait fait les frais de ce besoin de sécurité personnelle tout égocentrique. Je crois aujourd'hui que dans 95% des cas je ne referai plus cela.

Le texte ci-dessous tiré du recueil "Walk in Dry Places" m'éclaire :

Le fait de conduire des interventions est considérée une façon efficace de confronter des alcooliques et des toxicomanes. Des interventions sont faites avec l'espoir que cette confrontation " lui fera voir le vrai " ; et que l'addict fera face à sa condition avant qu'il ne soit trop tard. Aussi efficaces que soient les interventions, elles ne peuvent faire partie du programme de 12 étapes. Notre travail est basé sur l'attraction, pas de la coercition qui fait toujours partie d'une intervention.

Si vous participez à ce genre d'intervention il vous faut séparer clairement les interventions d'un côté et les 12 étapes de l'autre. La personne qui souffre encore doit savoir que le programme de 12 étapes s'appuie sur l'attraction et non sur une des autres méthodes disponibles.
...
Je vois aujourd'hui probablement beaucoup de gens qui ont besoin d'aide pour faire face à leur dépendance. Je saurai que leur rétablissement viendra en temps et en heure - celle de leur Puissance Supérieure.

Notre programme est un programme de douceur et patience. Une fois la personne informée qu'elle peut obtenir de l'aide, que cette aide sera toujours le reste n'est plus entre mes mains.

Bonnes 24 heures,

Un PassAant Anonyme

NB : Aux Etats-Unis, les interventions auprés des dépendants alcooliques / addicts sont souvent faites avec l'aide d'un spécialiste proche ou membre d'un mouvement en 12 étapes...

7/02/2008

Comment accepter les autres ?

Je vous livre le texte ci-dessous que j'aime fort.

Je le mèdite en remplaçant "les autres" par qui compte dans la vie, femme/homme, enfant(s), famille, amis. Moi cela me réveille bien moi quand je me mets à m'installer mollement avec ces gens que j'aime et que je crois connaître. Et je me rends compte que quand je pense que je les connais j'efface leur mystère et leur liberté d'être - j'essaie de les possèder en quelque sorte (cette sensation de pouvoir , de possession pointe le retour possible de la dépendance).

Je vous laisse avec le texte - bonne lecture :
"
Pour accepter les autres, il ne faut pas forcément les accepter comme ils sont, comme ils se montrent à nous avec leurs qualités et leurs défauts. Accepter les autres, c'est accepter qu'ils aient un mystère qu'on ne connaît pas et un avenir qui pourra les transformer. Les accepter, c'est donc un acte de foi et un acte d'espérance. Et c'est en ce sens que c'est un acte d'amour, parce que l'amour englobe la foi et l'espérance. Accepter l'autre, c'est donc d'abord un acte de foi. On croit souvent que la foi, c'est ce qui rend visible et évident ce qui est invisible et insaisissable (Dieu par exemple). Je suis tenté de dire exactement le contraire. La foi, c'est un regard sur le monde qui rend mystérieux ce qui paraît évident et compréhensible. Et l'amour, parce qu'il est une forme de foi, c'est un regard qui rend inconnaissable et mystérieux celui que nous pensons bien connaître. Oui, pour l'amour, le prochain devient insaisissable. Il devient inconnu, il devient énigme. Et c'est pourquoi nous pouvons l'accepter. Accepter l'autre nous interdit non seulement de le juger mais aussi de le connaître parce qu'il est et doit rester un mystère. Aimer quelqu'un, c'est être attiré et aimanté par son mystère. Et accepter quelqu'un, c'est respecter son mystère.

...
...accepter l'autre, c'est un acte de foi dans son mystère, mais c'est aussi une forme d'espérance. Accepter son prochain, c'est espérer à l'encontre de ce qui est visible, à l'encontre des évidences, a contrario de tout ce que nous pouvons voir et savoir sur lui. Accepter son prochain, son frère, son fils, son époux, c'est espérer à sa place lorsqu'il tombe en déchéance. C'est lui dire : je te le promets, tu ne t'écrouleras pas, tu ressusciteras. Accepter l'autre, c'est donc un acte de foi, d'espérance et d'amour.
....
Camus disait : « S'il me faut choisir entre ma mère et la justice, je choisirai ma mère ». De même j'ose dire : s'il faut choisir entre la foi et l'amour, entre l'espérance et l'amour, je dois choisir l'amour.
...
Accepter les autres, c'est accepter de prendre le risque de se perdre et de souiller, pour s'approcher d'eux.
"

(copyright : Alain Houziaux)
Bonnes 24 heures,

Un PaSsant anonYme