" Soyez Passants " - Evangile selon Saint Thomas

Bienvenue ô Passant ! Ce site est né d'une initiative personnelle. Son fondateur n'endosse de responsabilité que de lui-même.


10/29/2008

Braise a part


Une histoire racontée par Barefoot Bob ici - traduction personnelle

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Un membre d'un groupe AA qui se rendait régulièrement aux réunions, cessa d'y aller.

Après quelques semaines ainsi, son parrain décida de lui rendre visite. C'était une soirée fraîche. Le parrain trouva l'homme seul chez lui, assis devant un feu ardent.

L'homme avait deviné la raison de la visite du parrain. Il lui souhaita la bienvenue, le conduisit à une chaise près du feu et attendit. Le parrain s'installa confortablement mais ne dit rien. Dans le silence pesant, il contempla le jeu des flammes autour des bûches.

Après quelques instants, le parrain prit une pince, ramassa délicatement une braise ardente et la plaça à part dans l'âtre. Puis il se réinstalla dans sa chaise et resta silencieux. L'homme regardait ceci avec intensité.

La flamme de la braise diminua. Il se produisit un ultime rougeoiement et puis la braise s'éteignit. Bientôt, cette braise se refoidit - elle était morte.
Pas un mot ne s'était échangé après les premiers mots de bienvenue.

Juste avant qu'il ne quitte les lieux, le parrain reprit la braise froide et la replaça au milieu du feu. Elle se mit immédiatement à rougeoyer et produisit lumière et chaleur - autant que les charbons ardents qui l'entouraient.

Alors que le parrain se dirigeait vers la porte, son filleul lui dit :"Merci beaucoup pour ta visite et surtout pour ton fougeux sermon. Je reviendrai aux réunions très bientôt."
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Cette belle histoire donne une idée de la tonalité des traditions des Alcooloques Anonymes - leur sagesse, leur efficacité discrète mais bien réelle, leur profonde honnêteté et leur générosité. C'est aussi une belle histoire des relations de parrainage, comme elles peuvent exister parfois, dans l'humilité aussi bien du filleul que du parrain.

Je la poste aussi sous forme de question pour vous : faites vous braise à part ?

Paix et Amour , comme le dit Barefoot Bill

Un passAnt anonymE

10/23/2008

Je suis aussi unique que tous les autres

Extrait de la Pensée du Jour 19/15h du Pocket Sponsor (le Parrain de Poche)
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Quoique tu sois un être humain unique, tu n'es pas si unique que ton rétablissement soit si différent de celui de milliers personnes avant toi. Si tu crois que nous ne comprenons pas quelque chose à ta situation, alors ta maladie est en train de se jouer de toi.
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Cette pensée joue avec un certain bonheur sur la notion d'être un unique à nul autre ressemblant alors que nous ne sommes pas uniques dans nos problèmes.

Il m'arrive de discuter avec des nouveaux-venus dans les fraternités anonymes, (futurs)(ex)dépendants qui m'expliquent en parlant d'eux-mêmes que "moi, c'est pas pareil"... Alors que ce qui me saute aux yeux c'est justement à quel point les dépendants se ressemblent entre eux : la même maladie progressive, les mêmes obsessions, la même façon de vivre la même honte..

Le croire c'est laisser l'Ego répandre des fausses rumeurs , sur moi et sur les autres. Afin de me séparer de mon semblable.

L'autre nom de l'Ego c'est la Zizanie.

Un PassAnt anonYME

10/20/2008

Un cadeau magnifique

Extrait du JUSTE POUR AUJOURD'HUI des Narcotiques Anonymes - Pensée du 20 octobre
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.... La liberté de choisir est un cadeau magnifique, mais c'est aussi une grande responsabilité. Le choix nous permet de découvrir quel genre de personnes nous sommes et quelles sont nos convictions. En exerçant ce droit, nous devons cependant évaluer nos décisions et en accepter les conséquences. C'est pourquoi, à l'occasion, nous cherchons quelqu'un qui prendra les décisions pour nous ‹ notre parrain (marraine), notre groupe d'appartenance ou nos amis N.A. ‹ tout comme notre maladie prenait les décisions pour nous, du temps où nous consommions. Ce n'est pas ça, le rétablissement.
..
Juste pour aujourd'hui, je suis reconnaissant d'avoir la liberté de vivre comme je le choisis. Aujourd'hui, j'accepterai la responsabilité de mon rétablissement, je ferai mes propres choix et en accepterai les conséquences.
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Le rétablissement est liberté autant que sérénité. Liberté d'accèder à une vie vécue pleinement avec mes choix. J'ai aimé ce slogan tout de suite : "J'ai le choix". Puis j'ai eu peur d'avoir à assumer mes échecs et mes peines. Enfin, j'ai compris qu'il n'y a jamais (JAMAIS) d'échec, il n'y a que des conséquences. Car je ne peux prévoir ce que demain sera. Etre libre, c'est donc assumer mes choix et leurs conséquences.

J'ai donc essayé timidement d'abord et puis comme un exercice que l'on pratique de mieux en mieux alors qu'on continue à le pratiquer. J'ai ouvert mon esprit à d'autres possibilités. J'ai pu les examiner comme on examine des objets extérieurs comme parfois j'examine une peur qui m'aveuglait auparavant : je m'arrache de mon corps , je la prends dans le creux de la main et je la regarde sous toutes les coutures et sous toutes les couleurs. (ma peur est bleue-violet et la vôtre ? ). Et j'ai commencé à vivre des aspects de moi-même plus créatifs, plus fantasques que je ne le pensai.

Est-ce que je me decouvre moi-même tel que je l'ai toujours été sous la couche de poussière des habitudes, devoirs, peurs qui encrassaient ma vie ou bien est-ce que j'ai changé ? Mystère.

Je me découvre libre à hauteur des responsabilités que j'endosse vis à vis de moi-même et des autres.

Et vous, où en êtes vous par rapport à votre liberté ?

un PAssant anonYme

10/15/2008

Qu'est ce que la raison ?

Extrait du Big Book des Emotifs Anonymes - page 43
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Nous n'avons qu'à observer nos comportements passés - crises de colère excessives, comportements compulsifs, bouderie, excès dans le sommeil ou autre chose - pour nous rendre compte qu'ils n'étaient sûrement pas sains ou rationnels. Les propos que nous entendons ne définissent pas le mot "folie" par démence ou folie absolue, mais par le fait de répéter sans cesse les mêmes actions ou comportements en s'attendant à ce que les résultats soient différents cette fois. Une réflexion sur la question nous fait admettre que le mot raison est approprié.
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Répéter les mêmes comportements inadéquats en s'attendant à des résultats différents par exemple en voulant attirer les abeilles avec du vinaigre, utiliser l'alcool ou autre dopant pour y rechercher le bonheur, manger compulsivement et s'étonner de gagner du poids même en croquant force vitamines...

Donnez-nous vos exemples !

A bientôt,

un passant anonyme

10/12/2008

Me redéfinir ?

Extrait du dépliant "Le chagrin" des Emotifs Anonymes
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Lorsqu'une relation est modifiée ou lorsque nous ne sommes plus capables de définir notre "moi" selon notre lieu de travail ou de résidence ou selon ce que nous possédons, il nous seomble alors qu'une partie de notre "moi" nous a été arrachée. Notre identité et notre manière de nous percevoir et de nous connaître ont été dérangées. Le chagrin nous aide alors à nous redéfinir et à rechercher un sentiment d'unité. En fin de compte, le chagrin est une affaire de guérison, de force et d'unité retrouvées.
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J'avais décidé de poster cet extrait pour un ami qui est en deuil d'un être cher aujourd'hui. Mes pensées de compassion lui sont acquis et je l'écris ici aussi. Il se reconnaitra.

Et puis lors d'une méditation, j'ai pris conscience que je vis une situation que je ressasse depuis longtemps me demandant que faire ? qu'ai-je fait ? partir ou rester ? me berçant de regrets. Des relations ont évolué dans un sens inattendu et elles me frustrent. Parfois je balance entre ressassements, colère. J'ai l'estomac qui "ulcère" -c'est là généralement que je mange compulsivement. Cela fait mal.

En sortie de méditation , je réalise que je renacle devant le chagrin : ce sentiment de perte si pénible, la perte d'une relation investie . Et qui ne peut perdurer en l'état. La retenir ? Impossible. C'est folie. C'est bien de cette déraison là que la 2e étape parle. C'est bien cette déraison qui est source de ces désarrois. Il va falloir revenir à la raison en acceptant de traverser le chagrin, la perte, le deuil. Accepter de survivre à cela : c'est parfois bien plus facile de rester victime que de tenir débout seul.

J'aime que ce texte parle de la guérison, la force et l'unité retrouvées vers lesquelles mène un chagrin assumé, vécu.

La relation sera différente, que je le veuille ou non. Pour ma part, il me reste à me repositionner, me redéfinir en quelque sorte.

Il a fallu que j'ai bien mal pour l'accepter.

Bonne journée,

un PASsant ANONYME

10/09/2008

Les fruits du moment

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La honte par rapport à des actes du passé est assez répandue surtout chez les femmes. Ce n'est néanmoins pas un sentiment productif. La honte nous garde coincés et nous avons rejoint ce programme [les 12 étapes] pour évoluer. Lâchons prise sur le passé, en acceptant tout simplement qu'il nous a donné des experiences qui nous ont amené de nouvelles prises de conscience. En partageant les leçons de ces experiences, nous contribuons à l'éducation d'autres qui souffrent encore.
Notre seul souci aujourd'hui concerne nos 24 heures. Nous pourrons les rendre productives, pleinement satisfaisantes et paisibles si nous profitons pleinement de chaque moment : les hommes et les femmes qui sont venus à nous aujourd'hui, les événements déclenchés par leur présence et notre attitude determineront à quel point ces moments sont féconds ("les fruits du moment").
"
Citation de Melody Beattie (traduction personnelle)

Le travail des 12 étapes a peu à peu rendu mes actes acceptables à mes yeux - le meilleur antidote de la honte que je connaisse aujourd'hui est certainement une Première étape bien faite. Avant c'était mes dépendances qui m'aidaient à supporter ces actes / pensées honteux généralement en oubliant les instants passés. Mais quelle énergie j'ai dépensé pour les oublier ! Quels moments gachés !

Alors que la méthode est là : cueillir les fruits du moment.

C'est l'automne aujourd'hui , un bon moment pour la récolte,

Un Passant anonyme

10/06/2008

La colère est aussi ennemie du groupe

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[Une fois] la colère déchainée, l'unité et le but [du groupe] sont perdues. Même l'indignation "justifiée" peut dèsintégrer le groupe. Il peut même en mourir. C'est pourquoi nous évitons la controverse. C'est pourquoi nous ne sanctionnons aucune conduite fautive, quelle que soit la gravité de la faute. En réalité aucun alcoolique ne peut être privé de son appartenance aux A.A. pour quelque raison que ce soit. 
La sanction ne guérit pas. Seul l'amour guérit
"
Extrait d'une lettre de Bill W., cofondateur des Alcooliques Anonymes,1966.

Je découvre cette lettre aujourd'hui au cours de ces lectures quotidiennes qui font partie de ma routine de vie spirituelle. 

Et je suis admiratif de la vision que l'auteur développe de ce mouvement qui ne connait ni sanctions, ni exclusions et ce quelque soit la gravité de la faute. 

Et si ce mouvement existe encore plus d'un demi-siècle plus tard, alors je puis moi aussi appliquer ces préceptes dans ma vie sans crainde pour moi : seul l'amour guérit.

Bonne soirée, 

un passant anonyme

10/01/2008

Renoncer à tout prestige personnel

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... pourquoi le public a t'il une opinion si favorable de nous ? Est-ce simplement parce que nous avons amené le rétablissement à beaucoup d'alcooliques ? Non, ceci n'est qu'un petit bout de l'histoire. Autant le Quidam Moyen peut être intéressé par nos expériences de rétablissement, il est encore plus intéressé par notre mode de vie. Fatigué des méthode de ventes quasi forcées, des promotions spectaculaires et des voix de stentors - il est apaisé par notre calme, notre modestie et notre anonymat. Il se pourrait même qu'il sente la présence d'une grande puissance spirituelle - que quelque chose de nouveau soit venu dans sa vie.

Si l'anonymat a déjà fait ces choses-là pour chacun de nous, il serait surement bon d'adopter une démarche identique au niveau National. C'est déjà aujourd'hui une valeur importante pour nous; dans le futur elle peut nous apporter des bienfaits incalculables. D'un point de vue spirituel, l'Anonymat est en fait la renonciation à tout prestige personnel - aussi bien au niveau personnel qu'au niveau devant être une démarche nationale.
"

Extrait d'un article paru dans The Grapevine de Bill W. "Notre Anonymat est aussi bien une source d'Inspiration que de Sécurité" (Our Anonymity Is Both Inspiration and Safety)

Je suis bien content que nous continuions dans la voie que Bill W. et Dr Bob ont ouvert.

L'anonymat en tant que principe spirituel c'est m'effacer moi , devant le message : porter le message et non porter le messager ! D'où mon choix de rester dans l'anonymat.

Et de laisser les textes parler plus souvent que de raconter ma vie. C'est le paradoxe et le défi de ce blog : raconter sans se raconter.

Pour le reste, l'automne colore la nature dans des tons de feux - et j'aime ça.

Portez vous bien,

Un PasSant ANonYme

PS1 : Cet article a été écrit pour les Etats Unis - je ne suis pas sur de l'attitude du public en Europe via à vis das AA et autres mouvements anonymes. Qu'en pensez-vous ?

PS2 : The Grapevine = la vigne , c'est le mensuel des AA publié aux Etats Unis.