La dépression de Bill

Tiré du livre "Le point de vue de Bill" p.60 - extrait d'une lettre personnelle de Bill W. de 1960
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Lorsque j'étais fatigué et ne pouvais plus me concentrer, j'en venais au point de ne manifester mon désir de vivre que dans la marche, en respirant profondément. Je me disais parfois que je ne serai même pas capable de le faire - que je n'en avais même pas la force. Mais j'appris que je serais encore plus déprimé si j'en arrivais à ce point. Je m'imposais donc une tâche réduite. Je décidais de marcher quatre cents mètres et je me concentrerais sur le compte de mes insipirations...
Ayant parcouru qutre cents mètres, je me rendais compte que je pouvais aller encore plus loin encore, peut-être huit cents mètres. Et puis encore huit cents mètres. Et puis encore...
Cette fausse impression de lassitude disparaissait (Cette sensation est tellement caractéristique de la dépression). La marche et, tout particulièrement, la respiration attestaient puissamment la vie et l'existence, et étaient aux antipodes de l'échec et de la mort.
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Bill W. a du lutté avec la dépression toute sa vie après avoir arrêté l'alcool et après avoir fondé les AAs avec son ami Dr Bob. Cette lettre date de plus de 25 ans après qu'il ait posé son dernier verre. Ceci atteste de la difficulté de se débarrasser de la dépression, cet aigle qui se pose parfois sur nous ... et y reste toute la vie. Parfois il va faire un tour ailleurs et parfois il revient se re-poser sur nous. Moi quand il revient de mon côté je fais aussi ce que fait Bill W. : marcher , me concentrer sur ma respiration - de préférence au petit matin ou au crépuscule à la fraîche.

Ce billet est dédié à M. que j'ai eu au téléphone hier soir, cassé, sentant les griffes de l'aigle sur tes épaules.

Nous le savons tous : "Cela aussi passera"

Accroche-toi !

Un PasSant AnonYme